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La nucléosynthèse primordiale et la naissance des atomes

La nucléosynthèse primordiale

Une centaine de secondes après le Big Bang, l’Univers contient environ sept protons pour un neutron. Les photons ont encore perdu de l’énergie et ne peuvent plus empêcher protons et neutrons de s’associer de façon durable. C’est l’époque de la nucléosynthèse primordiale, pendant laquelle apparaissent les premiers noyaux complexes, en particulier l’hélium, et, dans des proportions moindres, le deutérium et le lithium.

Le processus commence avec environ 2 neutrons disponibles pour 14 protons, d’où l’on peut déduire une proportion finale d’un noyau d’hélium pour 12 protons, soit, en considérant plutôt la masse, 25 pour cent d’hélium et 75 pour cent d’hydrogène. Cette composition chimique globale n’a guère changé depuis.

Le rayonnement fossile observé par le satellite WMAP en 2003. Les variations de couleur révèlent les fluctuations de la densité de matière à l’origine de la structure actuelle de l’Univers. Crédit :NASA/WMAP

Les premiers atomes

Après des premières secondes plutôt mouvementées, l’évolution de l’Univers va se faire à un rythme beaucoup plus lent. Le dernier événement majeur que l’on place encore dans l’ère du Big Bang ne se produira qu’après 380 000 ans d’expansion, lorsque la température de l’Univers atteint les 3000 degrés.

Jusqu’à ce point, les photons possédaient une énergie suffisante pour détruire toute liaison qui se serait mise en place entre un noyau et un électron. Ceci avait deux conséquences : d’une part, la formation d’atomes stables était impossible, d’autre part, les photons n’avaient qu’une durée de vie très limitée puisqu’ils étaient absorbés par le premier atome venu.

Lorsque les photons perdent leur pouvoir de nuisance, noyaux et électrons peuvent finalement créer des liaisons durables et donner naissance à des ensembles stables : les premiers atomes d’hydrogène et d’hélium. En même temps, comme les photons n’interagissent plus guère, ils peuvent dorénavant se propager librement et l’Univers devient en quelque sorte transparent.

Le rayonnement fossile

La lumière produite lorsque l’Univers avait 380 000 ans est toujours détectable de nos jours. Du fait de l’expansion, sa température a depuis beaucoup baissé et n’est plus que de 2,7 degrés au-dessus du zéro absolu. Son maximum d’intensité est aujourd’hui concentré dans le domaine radio et plus précisément dans les micro-ondes. Sa découverte, fortuite, fut l’oeuvre de deux ingénieurs américains qui cherchaient à capter les signaux du premier satellite de communication en 1965.

L’amas de galaxies Abell 1689 observé par le télescope spatial en 2003. Toutes les grandes structures de l’Univers doivent leur existence à d’infimes fluctuations de la densité de matière primordiale. Crédit : NASA/HST

Des observations très fines du rayonnement fossile ont été faites récemment par les satellites COBE et WMAP, respectivement en 1992 et 2003. Elles ont montré que ce rayonnement, bien que très homogène, présente d’infimes variations d’intensité selon la direction d’observation. Ces différences d’intensité sont le résultat de fluctuations dans la température du rayonnement, qui elles-mêmes s’expliquent par des inégalités de la densité de l’Univers lors de l’apparition des premiers atomes.


Ce sont ces faibles fluctuations de la densité de matière qui, pendant les premiers milliards d’années, offriront à la force gravitationnelle un point de départ pour former des structures et donner ainsi naissance aux galaxies et aux amas de galaxies.



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