Naines blanches
et nébuleuses planétaires
Pour la majorité
des étoiles, la création d’éléments nouveaux s’arrête au stade du carbone.
Lorsque la fusion de l’hélium perd de son efficacité, la gravité l’emporte et
aucune autre réaction nucléaire n’est capable de se mettre en place pour
résister. Les couches centrales de l’étoile s’effondrent et la densité de
matière y augmente de façon prodigieuse.
L’effondrement
est brutalement stoppé lorsque apparaît une nouvelle force, liée au principe
d’incertitude, appelée la pression de dégénérescence des électrons. Le cœur de
l’étoile s’est alors transformé en naine blanche, un astre extrêmement dense
dont un centimètre cube peut avoir une masse de l’ordre de la tonne.
La formation de
la naine blanche interrompt brutalement l’effondrement de l’étoile et provoque
des ondes de choc qui vont disloquer les couches externes et les repousser vers
l’extérieur. Un spectacle magnifique apparaît, appelé une nébuleuse planétaire
(qui n’a évidemment rien à voir avec une planète).
Une image du VLT de
la nébuleuse N 70, résidu d’une explosion de supernova. Ce type de nébuleuse
ensemence le milieu interstellaire en éléments lourds qui produiront plus tard
les planètes et la vie. Crédit : ESO/VLT
Les étoiles
massives
Pour les étoiles
plus massives, capable d’atteindre des températures supérieures, un scénario
similaire au passage de la fusion de l’hydrogène à celle de l’hélium va se
répéter, avec à chaque fois augmentation de la température centrale, mise en
place d’un nouveau type de réaction nucléaire et création d’éléments nouveaux.
On verra ainsi apparaître successivement l’oxygène, le néon, le magnésium, le
silicium et le fer.
L’étoile finit
par contenir une succession de coquilles où se déroulent des réactions
différentes, ce que les astronomes décrivent par le terme de structure en
pelures d’oignon. De leur côté, les couches externes continuent à s’étendre de
plus en plus et l’étoile devient une supergéante rouge.
Les étoiles à
neutrons
Lorsque le cœur de l’étoile est composé de fer, le scénario précédent ne peut plus se répéter.
Les noyaux de fer sont en effet des ensembles très stables et incapables de
fusionner pour produire d’autres éléments. Une étoile qui atteint ce stade ne
pourra donc plus se servir des réactions nucléaires pour résister à la gravité,
et cette dernière l’emporte une fois de plus.
Comme la masse en
jeu est plus élevée que pour une naine blanche, l’effondrement final va encore
plus loin. Il ne s’arrête que lorsque la matière du cœur se transforme
complètement en neutrons. Apparaît alors un corps encore plus dense qu’une
naine blanche, une étoile à neutrons, dont un centimètre cube équivaut à 100
millions de tonnes, et qui résiste à la gravité grâce à la pression de
dégénérescence des neutrons.
Une image composite
d’un résidu de supernova à partir d’images du télescope spatial (régions de
gaz, en jaune) et des observatoires Chandra (en bleu et vert, gaz chaud observé
dans les rayons X) et Spitzer (en rouge, particules de poussière observées dans
l’infrarouge). L’explosion de cette supernova avait été observée par Johannes
Kepler en 1604. Crédit : NASA/VLT
Les supernovas
C’est lors de
l’effondrement final des étoiles massives que la nucléosynthèse atteint
finalement les éléments plus lourds que le fer. La formation de l’étoile à
neutrons met fin de façon instantanée à l’effondrement. Cet arrêt brutal donne
naissance à des ondes de chocs qui se propagent vers l’extérieur et engendre un
véritable cataclysme dans le reste de l’étoile. Celle-ci va littéralement
exploser et se mettre à briller autant que toute une galaxie : une supernova
vient d’apparaître.
Lors de
l’explosion de la supernova, la température atteint des valeurs extrêmes et
d’importantes quantités de neutrons balayent les couches de l’étoile. Ces
conditions sont idéales pour la mise en place d’un processus appelé l’addition
de neutrons. Ces derniers sont absorbés par certains noyaux et donnent
naissance à des éléments encore plus lourds que le fer. Apparaissent ainsi pour
la première fois des noyaux tels que l’or, l’argent, le plomb ou l’uranium.
Notons encore,
pour être complet, que dans le cas des étoiles les plus massives, même la
pression de dégénérescence des neutrons est impuissante à empêcher
l’effondrement final. Le résidu stellaire devient alors tellement compact qu’il
est capable de capturer les rayons lumineux qui passent à proximité : il
devient un trou noir.
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