Trous Noirs
Contrairement à
ce que l'on peut penser, ce sont des objets astronomiques, comme les étoiles ou
les planètes !
1/ Origines du
concept
Envisagée dès le
XVIIIe siècle, la théorie soutenant l'existence des trous noirs stipule qu'il
s'agit d'objets si denses que leur Vitesse de libération est supérieure à la
vitesse de la lumière, c'est-à-dire que même la lumière ne peut vaincre leur
force gravitationnelle de surface, et reste prisonnière.
De cette
caractéristique inquiétante proviennent les qualificatifs « noir » et « obscur,
» mais le terme le plus exact serait sûrement« invisible » car il s'agit bien
là d'une absence totale de luminosité.
L'expression consacrée pour désigner les trous noirs en général est collapsar (de
l'anglais « collapsed star » : étoile contractée, effondrée). Cependant,
l'expression trou noir est employée par analogie à l'image du « disque obscur »
en français, et également en anglais (black hole).
Vue de la Voie
lactée... et des distorsions qui seraient causées par un trou noir de
Schwarzschild vu par un observateur situé dans son voisinage.
Deux images du bulbe central sont clairement visibles (l'image principale est
en haut à gauche, l'image secondaire en dessous à droite du trou noir). La zone
circulaire où les distorsions sont les plus importantes forme l'anneau d'Einstein.
2/ De la théorie
pure
Les trous noirs
ont été parmi les premiers objets cosmiques à être découverts d'abord via
les équations mathématiques, et non par observation directe. Le rôle de
l'expérience est ici inversée : une des tâches les plus difficiles pour les
astronomes est de vérifier si les observations, totalement dépendantes des
capacités techniques et technologiques du moment, corroborent ou non les
résultats théoriques.
Compte tenu des
caractéristiques fabuleuses que la théorie prête aux trous noirs, leur
existence réelle a longtemps été mise en doute ; et si elle n'est pas
encore aujourd'hui totalement démontrée, la fin du XXe siècle a été ponctuée
d'avancées déterminantes. Des observations, et les progrès techniques ayant
permis ces observations, sont venus étayer la réalité physique de ces astres «
hors du temps. »
Le trou noir est en fait un objet totalement relativiste, au sens où la
théorie qui le soutient n'a pris sens et corps que dans le cadre de la
Relativité Générale d'Einstein, soit à partir de 1915. La théorie définit avec
précision l'intensité du champ gravitationnel d'un trou noir. Elle est telle
qu'aucune particule franchissant son horizon, frontière théorique délimitant la
zone de non-retour, ne peut s'en échapper.
3/ Types de trous noirs
On distingue
plusieurs types de trous noirs, selon leur masse:
a - Les trous noirs
stellaires
Ils résultent de
l'effondrement sur elle-même d'une étoile massive (un dizaine de
masses solaires environ).
b - Les trous noirs
galactiques
On les trouve au
centre des galaxies spirales. Notre galaxie, la Voie Lactée possède un tel
trou noir, ainsi qu'il a été démontré par l'observation des mouvements
extrêmement rapides des étoiles proches du trou noir.
Le télescope Chandra a récemment observé au centre de la galaxie NGC 6240 deux
trous noirs supermassifs en orbite l'un autour de l'autre.
c - Les mini-trous
noirs primordiaux ou quantiques
Dans les années
soixante-dix, Stephen Hawking avança l'idée que le phénomène du Big Bang pourrait
avoir été le théâtre d'une profusion de mini trous noirs, très légers par
rapport à ceux envisagés actuellement (une dizaine de gramme tout au plus),
mais également bien plus petits, au final tout aussi denses que les trous noirs
stellaires.
De plus, ces
trous noirs auraient eu tendance non pas à avaler de la matière, mais à s'évaporer
très rapidement. En effet, ils résulteraient de la compression ultra-rapide de
minuscules régions de l'espace-temps, et n'auraient donc pas disposé de matière
suffisante à attirer à proximité; trop petits pour se maintenir dans une
dynamique de compression, ces trous noirs morts nés se seraient évaporés de
plus en plus vite, pour finalement exploser et disparaître.
En plus de cette
classification, on distingue des catégories selon la géométrie et de la
dynamique des trous noirs :
- Les trous noirs statiques (ou
trou noir de Schwarzschild)
- Les trous noirs
en rotation (ou trou noir de Kerr)
- Les trous noirs statiques
et chargés (ou trous noirs de Reissner-Nordström)
- Les trous noirs
en rotation et chargés (ou trous noirs de Kerr-Newman)
- Les deux
dernières catégories sont vraisemblablement très rares, les trous noirs sont
plutôt envisagés comme stables électriquement.
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