Les Trous Noirs
Stellaires
1/ Séquence
principale
La grande
majorité des trous noirs seraient d’origine stellaire, c’est-à-dire issus de
l’effondrement gravitationnel d’une vieille étoile. Lors de la vie courante
d’une étoile, appelée la Séquence Principale , celle-ci doit résister à sa propre gravité, qui tend à la
comprimer en son centre.
Pour ce faire,
elle «brûle» de son carburant stellaire, composé principalement d’hydrogène,
créant ainsi une force dirigée vers l’extérieur qui résiste à la gravité. Cette
force est issue de réactions thermonucléaires dans le cœur de l’étoile. À
l’intérieur du cœur règnent des températures de l’ordre de 15 millions de
degrés Kelvin; l’intense chaleur est suffisante pour amorcer des réactions de
fusion nucléaire, combinant deux atomes d’hydrogène en un seul atome d’hélium.
Ce processus libère une quantité colossale d’énergie, selon le principe
d’équivalence E=mc2 d’Einstein, car l’étoile peut ainsi fusionner des tonnes de
matière par seconde.
Voici une analogie
intéressante: toute l’énergie électrique consommée sur le territoire des
États-Unis en une année est libérée par fusion nucléaire en une seconde par le
Soleil.
2/ Mort d'une étoile
Cependant, il
vient un moment où le carburant nucléaire fait défaut. À ce moment, l’étoile
devient une géante rouge; elle consomme l’hydrogène situé dans ses couches
extérieures et gonfle de façon démesurée. Dans environ 5 milliards d’années, le
Soleil deviendra une géante rouge, et sa taille sera supérieure à la taille de
l'orbite terrestre. Après la phase de géante rouge, l’étoile a trois
possibilités, dépendant de sa masse.
Le Soleil
Peu massif, il se
transformera en naine blanche. Cependant, pour une étoile plus massive, la
naine blanche est instable. Voir: Limite de Chandrasekhar.
Au-delà de 1,4
Masses Solaires (Mo)
La naine blanche
ne peut exister et l’étoile devient une étoile à neutrons. Or, celle-ci possède également une masse limite, qui se situe aux alentours de
3,2Mo. Ces masses limites ont été calculées par S. Chandrasekhar et dépendent
d’un phénomène nommé pression de dégénérescence.
Au-delà de 3,2Mo
C’est la
formation d’un trou noir, qui lui ne possède aucune masse limite.
Lorsqu’une étoile s’effondre pour former un trou noir, il n’y a absolument rien
qui puisse arrêter son effondrement. C’est le triomphe total de la
gravitation.
Toute la masse de l’étoile est comprimée, en un instant, jusqu’à un point de
densité infinie et de volume nul: lasingularité. C’est, du moins, ce que prédit
la Relativité Générale, la théorie qui a «enfanté» les trous noirs.
3/ La lumière émise
par l’étoile est piégée !
Pour bien saisir
les phénomènes en jeu, il est primordial de se défaire de l’idée de Newton que
la gravité est une force. Einstein propose plutôt qu’elle est la courbure de
l’espace-temps provoquée par la présence d’une masse.
Imaginons que l’espace-temps soit ramené à un plan, un drap: les trois
dimensions de l’espace ne font qu’une et le temps est l’autre. Si l’on dépose,
sur ce drap, une sphère lourde, elle crée une dépression: c’est cette
déformation qui est responsable de la gravité. Tout objet passant trop près de
la sphère sera attirée vers elle, «tombera» dans le trou. Ainsi, la lumière,
qui prend toujours le chemin le plus bref entre deux points, est incurvée par
le trou noir parce que l’espace-temps lui-même est incurvé. Elle va tout droit,
mais dans une structure courbe.
Le «seuil critique» d’où la lumière ne peut échapper est l’horizon des
événements. Il est en quelque sorte la frontière du trou noir, le «point de non
retour»: il est semblable à une membrane qui ne laisse passer la matière que
vers l’intérieur et d’où absolument rien ne sort.
L’horizon est délimité par les trajectoires des rayons lumineux tout juste
retenus par le trou noir. Un trou noir n’a pas de surface véritable; l’horizon
n’est que la limite à partir de laquelle la lumière reste prisonnière du puits
gravitationnel. Celui-ci forme une sphère parfaite; son rayon se nomme rayon de
Schwarzschild; à cette distance, le temps disparaît, et l’espace devient
infini. C’est une singularité.
La surface de
plongement montre la courbure de l’espace autour de l’étoile. Tout point
situé hors de la surface de plongement n’a aucune signification physique.
Chaque cercle tracé sur la surface représente l’ensemble des points situés à
distance constante du centre de l’étoile, tandis que les courbes
perpendiculaires passent toutes par le fond du creux, qui est le centre de
l’étoile.
Loin de l’étoile, le champ gravitationnel est faible et la surface de
plongement perd sa courbure. Ce n’est toutefois pas un plan horizontal comme le
laisse supposer la figure, mais un paraboloïde.
Près de l’étoile, la courbure est plus accentuée. La zone grise indique la
région effectivement occupée par l’étoile.
Un tel rayon
existe pour tout corps, et détermine le volume que le corps doit occuper pour
retenir la lumière en vertu de son attraction gravitationnelle. Pour le Soleil,
le rayon de Schwarzschild est de 2,9 kilomètres, tandis qu’il est de 8
millimètres pour la Terre.
Cependant, de tels niveaux de compression n’existent nulle part dans l’univers,
à part bien sûr à l’intérieur des trous noirs; les étoiles à neutrons, qui sont
les objets les plus comprimés à part les trous noirs, n’approchent même par la
compression nécessaire.
Certains physiciens, dont Stephen Hawking, croient que de telles conditions
auraient existé dans les toutes premières secondes après le Big Bang (trous
noirs primordiaux).
Les trous noirs
décrits ici sont une solution particulière aux équations d’Albert Einstein de
la Relativité Générale: c’est un trou noir de Schwarzschild, caractérisé entre
autres par sa sphéricité parfaite et son immobilité, i.e. il n’est pas en
rotation autour de lui-même.
Il existe d’autres solutions à ces équations, notamment celle de Kerr,
décrivant un trou noir dynamique, i.e. en rotation.
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