Tycho
Brahe
Après la remise en
cause de la Terre comme centre du monde par Copernic, le concept d’immuabilité des cieux, un
autre pan de l’astronomie d’Aristote, s’écroula à la fin du XVIe siècle.
Une étoile nouvelle
dans un ciel immuable
Ceci se produisit en
1572, lorsqu’apparut dans le ciel une nouvelle étoile qui fut visible en plein
jour pendant un mois et qui continua à briller pendant un an et demi. Nous
savons aujourd’hui qu’il s’agissait en fait d’une étoile de notre Galaxie qui
venait d’exploser – une supernova.
Pour les astronomes
de l’époque, qui se référaient à l’immuabilité des cieux d’Aristote, ce
phénomène ne pouvait s’être produit qu’à l’intérieur de la sphère de la Lune,
donc près de la Terre, dans le royaume de l’imperfection et du changement.
Tycho Brahe :
Knudstrup, 1546 – Prague, 1601
Mais grâce à des
mesures précises de la position de l’étoile nouvelle, l’astronome danois Tycho
Brahe montra que celle-ci était absolument immobile et fixe par rapport aux
autres étoiles. Or, si l’astre nouveau avait réellement été proche de la Terre,
il aurait dû se déplacer dans le ciel comme les planètes.
Tycho Brahe aboutit
donc à la seule conclusion possible : l’étoile nouvelle devait se trouver bien
plus loin que les autres planètes, dans le domaine des étoiles. Les cieux
n’étaient donc pas immuables, mais soumis au changement comme la Terre, et le
doute commença à s’installer sur le dogme d’Aristote.
Une comète au-delà
de la Lune
Ces doutes furent
confirmés cinq ans plus tard, en 1577. Tycho Brahe observa le passage d’une
comète brillante et analysa son mouvement. Ses observations montrèrent que la
comète se déplaçait par rapport au fond constitué par les étoiles, mais
beaucoup plus lentement que la Lune.
La comète devait
donc elle aussi se trouver au-delà de l’orbite de notre satellite, alors que
les comètes avaient toujours été considérées comme des phénomènes
atmosphériques.
Les observations de
cette comète confirmèrent donc les résultats de 1572, en mettant en évidence un
deuxième objet céleste soumis à des changements.
Les observations de
la comète allèrent encore plus loin. En les analysant, Tycho Brahe montra que
la trajectoire du corps n’était pas circulaire, mais de forme elliptique
(ovale). Le dernier pan de la pensée aristotélicienne, le mouvement circulaire
des planètes, commençait également à trembler.
L’observatoire
d’Uraniborg
Tycho Brahe
entrepris en 1576 la construction d’un observatoire sur l’île de Ven au
Danemark. Il y passa plus de 20 ans à effectuer des mesures de la position
précise des planètes et des étoiles les plus brillantes.
L’observatoire
d’Uraniborg sur l’île de Ven. Crédit : Pioneers of
Science, Project Gutenberg
Bien que le
télescope et la lunette astronomique restaient à inventer, il réussit à obtenir
des résultats d’une précision inégalée pour l’époque et put établir un
catalogue d’étoiles qui fit référence longtemps.
Mais surtout, il mit
au point un ensemble d’observation précises du mouvement des planètes dans le
ciel qui servit de base à notre compréhension définitive des orbites
planétaires, le résultat des travaux de l’astronome allemand Johannes Kepler.
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