La
nature de la matière noire exotique
La matière ordinaire, ou
baryonique, ne peut pas à elle seule expliquer toute la masse cachée des galaxies. Les
résultats du satellite WMAP ont confirmé
en 2003 qu’il existe une matière non baryonique, aussi qualifiée
d’exotique, qui constitue 83 pour cent de la matière totale de l’Univers.
Les
astrophysiciens doivent donc faire appel à de nouvelles particules pour
expliquer ce mystère.
Les neutrinos
Une première
possibilité est le neutrino, une particule bien connue qui interagit très
faiblement avec la matière ordinaire. Proposé en 1930 par Wolfgang Pauli et
détecté pour la première fois en 1956, le neutrino fut longtemps considéré
comme une particule de masse nulle comme le photon. Cependant, plusieurs
expérience ont montré depuis que ce n’est pas le cas en détectant un phénomène
appelé l’oscillation du neutrino qui n’est possible que si la masse de la
particule n’est pas nulle. On retiendra en particulier la première
confirmation en 1998 au détecteur Super-Kamiokande au Japon.
Le neutrino a
donc une masse, très faible mais non nulle. Cette masse n’a pas encore pu être
déterminée avec précision, mais, selon sa valeur, les neutrinos pourraient
expliquer une partie de la matière noire exotique. En effet, avec une densité
moyenne de 100 particules par centimètre cube, les neutrinos sont très
abondants dans l’Univers, bien plus que les protons ou les neutrons.
Même si la
masse d’une seule particule est très faible, leur grande abondance pourrait
bien permettre aux neutrinos d’apporter une contribution majeure à la densité
de l’Univers.
Les particules
massives à faible interaction
Le neutrino n’est
pas le seul candidat exotique. Dans leur quête d’une description définitive des
constituants de la matière et de leurs interactions, les physiciens des
particules ont développé toute une panoplie de particules hypothétiques aux
noms plus étranges les uns que les autres. On peut citer par exemple le
neutralino, une particule prévue par la théorie de la supersymétrie, ou le photon de Kaluza-Klein. Ces
particules sont désignées collectivement sous le nom de particules massives à
faible interaction (WIMP en anglais).
Comme le
neutrino, ces particules théoriques interagissent très faiblement avec la
matière ordinaire car elles sont insensibles à la force
nucléaire forte et à l’interaction électromagnétique.
Elles sont
néanmoins soumises à la force nucléaire faible et à la force gravitationnelle. Elles
seraient donc en particulier attirées par les galaxies et devraient former de
gigantesques halos autour d’elles. Contrairement au neutrino, leur masse
devrait être assez élevée et elles se déplaceraient donc beaucoup plus
lentement que la vitesse de la lumière.
Et les autres…
Comme les
contraintes observationnelles sont très limitées, les théoriciens ont encore
beaucoup d’autres candidats. L’axion est une particule proposée dans
le cadre de la chromodynamique quantique. Le gravitino est le
partenaire du graviton en supersymétrie. Le neutrino stérile est un type
hypothétique de neutrino qui serait insensible à la force nucléaire faible. Et
le choix ne s’arrête pas là…
A part le
neutrino, aucune de ces particules exotiques n’a pour l’instant été
clairement identifiée dans une expérience. Plusieurs détecteurs ont
donc été construits pour essayer de confirmer leur existence et mesurer leurs
propriétés.
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