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Le modèle unifié des galaxies actives

Le modèle unifié des galaxies actives

Le rayonnement puissant des galaxies à noyau actif, galaxies de Seyfert, radiogalaxies, blazars et quasars s’explique par la présence en leur centre d’un trou noir supermassif et d’un disque d’accrétion. Mais comment explique-t-on les différents types de galaxies observés ? Il s’agit simplement d’une conséquence de la présence d’une ceinture opaque autour du trou noir et de la position de la Terre par rapport à cette ceinture.

Vue d’artiste du centre d’une galaxie active. Le trou noir central est entouré d’un disque de gaz chaud et d’une énorme ceinture plus froide de gaz et de poussières. On aperçoit également deux jets de particules énergétiques. Crédit : CXC/M.Weiss

Une épaisse ceinture de gaz et de poussières

Le disque d’accrétion est entouré par une région dans laquelle se trouvent de nombreux nuages de gaz. Ces nuages sont en orbite autour du centre et tournent très rapidement. Les raies sont soumises par effet Dopplerà un décalage qui dépend de la vitesse. Lorsque l’on analyse la lumière de l’ensemble des nuages, le spectrefinal est la superposition de nombreuses raies fines, décalées les unes par rapport aux autres, ce qui se traduit par un élargissement. Ce sont ces raies d’émission larges que l’on observe dans les galaxies de Seyfert de type 1.

Entourant la zone des nuages rapides, mais localisée dans le plan du disque d’accrétion, se trouve une ceinture de gaz et de poussières très épaisse, avec un diamètre estimé à environ dix mille fois la distance Terre-Soleil. Cette ceinture est opaque à la lumière visible ou ultraviolette. Elle empêche le rayonnement du disque d’accrétion et celui des nuages rapides de se propager dans le plan du système. C’est cette ceinture opaque qui en bloquant la lumière dans certaines directions est à l’origine des différentes classes de galaxies actives.

Les régions qui se trouvent dans les directions perpendiculaires au plan du disque ne sont pas affectées par la ceinture. Elles sont peuplées de nuages de gaz qui orbitent autour du trou noir à une distance de l’ordre de la centaine d’années-lumière. Ces nuages sont éloignés donc relativement lents. L’effet Doppler est faible et leurs raies d’émission restent très fines.

Enfin, dans ces mêmes régions, apparaissent les jets de matière. Il s’agit de particules très énergétiques provenant de régions proches du trou noir, qui s’échappent le long de l’axe de rotation du système. Elles donnent naissance à des jets très fins qui peuvent atteindre des longueurs extraordinaires, parfois plus d’un million d’années-lumière. Ces particules hautement énergétiques sont à l’origine du rayonnement synchrotron radio de certaines galaxies actives.

Le modèle unifié des galaxies actives : le type de galaxie observé dépend de notre angle d’observation.

La position de la Terre par rapport à la ceinture opaque

Lorsqu’un observateur terrestre se trouve dans le plan de la ceinture de gaz et de poussières, il ne peut pas voir le rayonnement des parties centrales. Le noyau est donc invisible et seuls apparaissent les jets de particules énergétiques et l’émission synchrotron associée : l’observateur voit une radiogalaxie.

Au contraire, si l’observateur se trouve dans la direction de l’axe de rotation, il voit une source quasi-ponctuelle et des jets de matière parallèles à la ligne de visée : c’est un blazar.

Dans la situation intermédiaire, l’observateur aperçoit à la fois la partie centrale et les jets. Il s’agit alors d’un quasar ou d’une galaxie de Seyfert. La différence entre ces deux types est une question de puissance. Les galaxies de Seyfert sont probablement des versions modérées des quasars, avec une production d’énergie cent fois plus faible.

Le modèle unifié explique également la distinction entre les deux types de galaxies de Seyfert. Pour le type 1, la Terre se trouve près de la direction perpendiculaire au plan du système, ce qui nous permet de voir directement le noyau et tous les nuages qui l’entourent. Pour le type 2, la Terre se trouve près du plan et nous ne pouvons observer que les nuages lents à l’extérieur de la ceinture. La différence dans l’éclat du noyau vient donc simplement du fait que celui-ci est soit visible, soit caché.

Quant à l’aspect du spectre, il est également facile à comprendre. Pour les galaxies de type 1, nous voyons tous les nuages, rapides ou lents, donc à la fois des raies fines et larges. Pour les galaxies de type 2, nous ne pouvons observer que les nuages externes, ceux qui tournent lentement et dont les raies sont plus fines.



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