Les Trous Noirs
Galactiques
Une théorie veut
qu’il y ait des trous noirs gigantesques, de l’ordre de plusieurs millions de
masses solaires, à l’intérieur de toutes les galaxies.
De tels trous
noirs peuvent se former soit par:
- La «tendance
naturelle» des trous noirs à grossir: un trou noir formé par un processus
standard, par exemple lors d’une supernova, pourrait, si l’environnement
stellaire y est favorable, grossir par accrétion jusqu’à la taille qui nous
concerne.
- La formation
directe d’un «méga-trou noir»: l’effondrement gravitationnel d’un amas
d’étoiles, c'est-à-dire plusieurs étoiles concentrées dans un petit volume.
Ces mécanismes
requièrent beaucoup de matière; cette condition n’est respectée que dans les
galaxies, plus précisément dans le noyau galactique. Le centre de notre
Voie Lactée est obstrué par d’épais nuages de poussière, rendant l’observation
dans le domaine optique impossible .
Cependant, les ondes radio, les rayons X,
ainsi que les infrarouges, nous parviennent. En examinant notre centre
galactique, compris dans une région de 30 années-lumière, on observe deux
sources radio. Sagittarius A Est qui possède toutes les
caractéristiques d’une supernova et Sagittarius A Ouest qui est une
superposition de deux sources. L’une est thermique, c’est-à-dire elle
provient durayonnement naturel d’un gaz chaud. L’autre, baptisée Sagittarius
A* (en abrégé: Sgr A*) est une source radio dont le rayonnement
provient d’électrons animés de vitesses proches de celle de la lumière, ou rayonnement
synchrotron.
Ce qui
caractérise cette source radio, c’est sa compacité: moins de 3 milliards de
kilomètres de diamètre (environ la taille d’une géante rouge, ou encore celle
de l’orbite de Saturne). L’émission radio est donc due à un astre unique.
En examinant toutes les possibilités, on arrive à la conclusion qu’il s’agit probablement
d’un trou noir de quelques millions de masses solaires en accrétion lente;
cependant, la question du «moteur» de notre galaxie n’a pas encore été tranchée
complètement. Il semblerait que la source radio soit légèrement décalée du
centre d’environ 300 années-lumière, indiquant que celle-ci tournerait
également autour du centre galactique.
Gros plan sur Sgr A et
l'arc voisin. (Credit: NRAO/VLA; F.Zadeh et al.)
Cette théorie
d’un trou noir galactique expliquerait l’intense activité observée dans les
galaxies dites à noyau actif. Par exemple, les quasars sont des
noyaux de galaxies extrêmement éloignées, environ 15 milliards
d’années-lumière, ce qui veut dire qu’ils auraient existé au début de la vie de
l’univers! Le terme quasar est une contraction de «quasi-stellar», qui rappelle
qu’à leur découverte, leur aspect ponctuel les rendait semblables à des
étoiles. Ces sources présentent une activité considérable: la
puissance de leur rayonnement est jusqu’ici inégalée. Ils seraient
vraisemblablement alimentés par un trou noir massif, jouant le rôle de
moteur gravitationnel par accrétion de matière. Plusieurs scientifiques croient
que toutes les galaxies que nous connaissons seraient passées par une «phase»
quasar au début de leur existence.
Les Quasars se
trouvent aux limites de l'Univers observable. Découverts en 1963, les
astronomes furent étonnés que de pareils objets puissent être visibles malgré
les milliards d'années-lumière qui les séparent de nous, ce qui implique qu'ils
émettent de prodigieuses quantités d'énergie. D'où provient-elle ? Beaucoup
pensent que le moteur central du quasar est un trou noir géant alimenté par
d'énormes quantités de gaz, de poussières et d'étoiles. Ce montage de photos
provenant du télescope spatial Hubble (HST) nous propose une vue sur leur
voisins locaux: les quasars apparaissent comme l'espèce d'étoile brillante avec
des pics de diffraction. Les images des colonnes du centre et de droite
révèlent des quasars associés à des galaxies en collision qui fusionnent et qui
pourraient offrir une grande quantité de débris alimentant le trou noir affamé.
Des trous noirs
ont été détectés au cœur des galaxies elliptiques M87 et NGC 1399, ainsi que
la galaxie géante NGC 4261 et comme moteur du quasar 3C273. La présence d’un
trou noir dans ces galaxies n’a été prouvée qu’indirectement, comme
pratiquement tout ce qui concerne les trous noirs d’ailleurs, mais le nombre de
candidats plausibles continue d’augmenter.
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