La Spectroscopie
La spectroscopie
est l'étude du spectre d'un phénomène ou d'un objet physique pour connaître sa
composition, sa température, sa distance etc. Cette technique est très utilisée
par les astronomes car elle est très efficace.
Les astronomes ne
pourront malheureusement jamais faire entrer une étoile dans leur laboratoire.
Pour les étudier, ils ont recours nottament à la spectroscopie, qui est une
technique très efficace pour connaître la composition et la température d'une
étoile.
Décomposition de
la lumière
La décomposition de la lumière est la base qui permet aux physiciens de faire
de la spectroscopie. La décomposition consiste à décomposer en ces différentes
longueurs d'ondes une source de lumière. La lumière blanche est la fusion de
toutes les longueurs d'onde (une longueur d'onde correspond à une couleur)
visibles par l'oeil humain. Seule une lumière dite polychromatique (plusieurs
longueur d'onde) donne un spectre lumineux. Si on essaie de décomposer une
lumière dite monochromatique (une
seule longueur d'onde), on n'obtiendra pas de spectre mais une seule raie
lumineuse sur fond noir.
Le prisme
dispersif
Le prisme est le système le plus connu pour disperser la lumière. Toutefois, il
n'est plus tellement utilisé utilisé par les astronomes professionnels qui
préfèrent utiliser un réseau (voir partie suivante). Les expériences de Newton
avec un prisme sont restées célèbres, et dans les expériences de démonstration,
on utilise souvent des prismes qui sont de bons système dispersifs.
Dispersion de la
lumière à travers un prisme
Le réseau
diffractif
Très pratique et très utilisé par les astronomes, le réseau n'utilise pas un
phénomène de dispersion mais un phénomène de diffraction pour décomposer une
lumière. Les réseaux sont des plaques transparentes rayées par de nombreuses
stries (plusieurs centaines par mm) ce qui est équivalent à des fentes. Une
lumière passant par un réseau donne donc également un spectre lumineux.
Les différents
types de spectre
En décomposant la lumière par un prisme ou un réseau, on obtient ce qu'on
appelle un spectre lumineux. En étudiant ce spectre, on peut en déduire
beaucoup de chose sur la source de lumière.
Le spectre
continu d'émission
Ce spectre est le résultat de la décomposition de la lumière blanche. Il est
constitué d'une bande colorée s'étendant du rouge au violet et contenant toutes
les longueurs d'onde (ou couleurs) visibles par l'oeil humain.
Spectre continu
d'émission, il contient toutes les couleurs du rouge au violet. On voit
que les longueurs d'onde augmentent en se rapprochant du rouge et
diminuent en se décalant vers le violet
Les spectres
d'émission
Un gaz excité sous faible pression émet de la lumière (exemple : néon). Si on
décompose la lumière qu'il émet, on obtient un spectre constitué de quelques
raies colorées sur un fond noir. Ainsi le spectre de la lumière émise par une
lampe contenant du mercure gazeux sous faible pression est constitué de
quelques raies lumineuses. C'est un spectre de raies d'émission, il n'est pas
continu. Chaque entité chimique a son propre spectre de raies d'émission. On
parle de signature du gaz.
Partie du spectre de
raies d'émission du mercure.
Les spectres
d'absorption
Lorsqu'on fait passer une lumière blanche à travers un gaz, certaines longueurs
d'onde (ou couleurs) sont abosrbées. Ces absorptions se traduisent dans le
spectre par des raies sombres. Ce sont des raies d'absorption. En comparant le
spectre d'émission et le spectre d'absorption d'un même élement, on remarque
que les raies se trouvent exactement à la même place. En effet, une entité
chimique ne peut absorber que les radiations qu'elle est capable d'émettre.
Spectre de raies
d'absorption (en haut) et de raies d'émission (en bas) du Mercure. On
observe que les raies sont situées exactement au même endroit.
Remarque :
Certaines raies ne sont pas visibles car elles sont situées dans l'ultraviolet
ou dans l'infrarouge (longueurs d'ondes invisibles à l'oeil humain).
En observant le position des raies dans un spectre d'absorption, on peut donc
déduire quel gaz la lumiere a traversé. Ainsi, en étudiant le spectre
d'absorption du Soleil, on découvre des raies qui sont la signature des
éléments présents dans l'atmosphère du Soleil. Cette méthode est très précise
mais très compliquée car lorsqu'une lumière traverse plusieurs gaz, les raies
se cumulent et le spectre devient presque illisible sans ordinateur.
Schéma de la lumière
en provenance du Soleil
Pour finir, voici
quelque petits schémas pour résumer :
Dans ce cas-là, une
lumière blanche traverse un gaz, à sa sortie, certaines longueurs d'ondes ont
été absorbées d'où l'origine des raies noires dans le spectre. Source
Un gaz chaud
émettant certaines couleurs n’émet que dans certaines longueurs d'onde à
l'origine des bandes lumineuses. Les raies d'absorption et d'émission d'un gaz sont
situées au même endroit. Source
Un spectre continu
d'émission contient toutes les couleurs du rouge au violet. Source
Influence de la
température
L'allure globale du spectre dépend beaucoup de la température du corps qui
l'émet. Plus le corps est chaud, plus le spectre s'enrichit dans les longueurs
d'onde bleues et violettes.
Lorsque la
température augmente, on observe une apparition progressive des couleurs
vers le bleu et le violet
On peut également utiliser le profil spectral d'une étoile pour pouvoir mesurer cette température. Le profil spectral d'une étoile est un graphique représentant l'intensité lumineuse en fonction de la longueur d'onde. Dans ce profil, on remarque facilement où se situent les minima (correspondant au raies d'absorption) et dans quelles longueurs d'onde le spectre est le plus lumineux. Un profil spectral où le maximum d'intensité est situé dans le rouge sera plus froid qu'un maximum d'intensité dans le violet.
Ce graphique montre
l'intensité lumineuse (en unité arbitraire) en fonction de la longueur d'onde
(en nanomètre). C'est ce qu'on appelle le profil spectral d'une étoile.
Les minima d'intensité visibles correspondent aux raies noires dans le
spectre d'absorption.
On peut aisément
calculer la température d'une étoile si on utilise la loi de Wien qui lie les
deux grandeurs Lmax (longueur d'onde où l'intensité lumineuse est la plus forte
en m) et T (température en Kelvin) : T . Lmax = 2,89 . 10^(-3) m.K
Ainsi : Lmax = (2,89 . 10^(-3)) / T
et : T = (2,89 . 10^(-3)) / Lmax
Une étoile avec un profil spectral où l'intensité lumineuse maximum vaut 540 nm
aura une température de surface de : (2,89 . 10^(-3)) / 540.10^(-9) = 5351
K
On peut ensuite classer les étoiles selon différentes classes en fonction de
leur température :
Décalages
spectraux
Un observateur immobile observe un décalage du spectre quand la source du
rayonnement se déplace par rapport à lui. Or les objets célestes se déplacent
constamment. Les astronomes mesurent donc les décalages spectraux qui en
résultent. Lorsqu'un objet s'éloigne par rapport à nous, ses raies spectrales
se décalent vers des longueurs d'onde plus grandes, vers le rouge. Au
contraire, lorsque celui-ci se rapproche de nous, ses raies se décalent vers
les longueurs d'ondes plus petites, vers le bleu. Plus la source se déplacent
rapidement, plus le décalage est important. C'est l'effet Doppler-Fizeau.
Ce schéma montre
bien qu'un objet s'éloignant aura des raies spectrales qui se décalent
vers le rouge alors qu'un objet se rapprochant aura des raies spectrales
décalées vers le bleu. Source
Les galaxies
lointaines révèlent d'importants décalages vers le rouge, ce qui veut dire
qu'elles s'éloignent de nous à grande vitesse : c'est le décalage vers le rouge
cosmologique.
Histoire de la
spectroscopie
En 1802, William Hyde Wollatson est le premier à repérer des raies sombres dans
le spectre du Soleil. Mais ce n'est qu'en 1814 que le physicien allemand Joseph
von Fraunhofer commence à étudier en détails ces raies. Il arrive à en
decompter plus de 500 (avec les techniques actuelles, on peut en trouver
plusieurs milliers). En 1850, Gustave Kirchhoff et Robert Busen découvrent que
chaque élement donne naissance à une unique série de raies d'absorption. Ils
calculent la longueur d'onde de plusieurs milliers de ces raies dans le spectre
du Soleil et observent qu'elles coïncident avec celles des éléments chimiques.
Ils en déduit ainsi que le Soleil est majoritairement composé d'hydrogène et
d'hélium mais aussi de calcium, de cuivre, de fer, de zinc etc... C'est de ces
deux physiciens qu'est née la spectroscopie, l'étude des spectres chimiques.
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