Niels Bohr
Principales
découvertes
Créateur de la
théorie quantique avec son modèle atomique
Biographie
Né en 1885 à
Copenhague, le Danois Niels Bohr est l'une des figures marquantes de la physique
du 20 ème siècle.
Né de Christian
Bohr, professeur de médecine et
recteur d'université, de confession
luthérienne, et de Ellen Adler, de confession juive,
Niels Bohr a un frère cadet, Harald Bohr,
mathématicien et sportif de haut niveau (il joua dans l'équipe nationale de
football et participa aux Jeux olympiques d'été de 1908 tenus
à Londres), ainsi qu'une sœur aînée, Jenny. Il est lui-même un très bon
footballeur.
Niels entre à l'université de Copenhague en 1903. Dès
1906, il travaille sur le thème des vibrations d'un jet de liquide et son
mémoire obtient une récompense de la Royal
Danish Academy of Sciences and Letters. Il obtient un
doctorat à l'université de Copenhague en 1911 « Sur la théorie
électronique des métaux », émettant ses premières idées sur la structure
atomique. Quelques mois avant la soutenance, il se fiance avec Margrethe
Norlung.
Il obtient une
bourse de la fondation Carlsberg et veut dans un premier temps travailler à
l'université de Cambridge avec le
professeur Joseph John Thomson dont le modèle
atomique, sphère de charge positive dans laquelle sont plongés lesélectrons,
ne satisfait pas totalement son élève. Bohr rencontre alors Ernest
Rutherford qu'il rejoint à Manchester (Angleterre).
Schématisation des orbites circulaires dans le modèle de Bohr.>>>
Se basant sur les
théories de Rutherford, il publie en 1913 un
modèle de la structure de l'atome mais aussi de la liaison
chimique dans une série de trois articles de la revue Philosophical Magazine. Cette théorie
présente l'atome comme
un noyau autour duquel gravitent des électrons,
qui déterminent les propriétés chimiques de l'atome. Les électrons ont la
possibilité de passer d'une couche à une autre, émettant un quantum d'énergie,
le photon.
Cette théorie est à la base de la mécanique quantique. Albert
Einstein s'intéresse de très près à cette théorie dès sa publication.
Ce modèle est confirmé expérimentalement quelques années plus tard.
Il rentre au
Danemark en 1912 et se marie peu après. De cette union naîtront six garçons, le
plus connu étant Aage Bohr, lauréat du prix Nobel de physique de 1975. Il
devient assistant à la chaire de physique de l'université de Copenhague. En
1913, en manipulant différentes notions de mécanique classique et de la naissante mécanique quantique, il obtient l'équation de
Bohr, « le résultat le plus important de toute la mécanique quantique, peu importe comment il est
analysé
où En est
l'énergie d'un électron, m : sa masse, h :
la constante de Planck réduite, e :
la charge de la particule, π : la constante mathématique
3,14159..., E0 : la permittivité du
vide, et n : le nombre quantique principal.
En 1914, il
accepte un poste de professeur à l'université de Manchester. Durant la Première Guerre mondiale, le Danemark est
un État neutre et Bohr peut rester dans la recherche civile, même en Angleterre
où il se trouve. Il en profite pour peaufiner son modèle atomique en y
introduisant des idées relativistes quant
aux mouvements des électrons, théorie reprise et complétée par Arnold
Sommerfeldtrad
23.
En 1916, Bohr
devient professeur à l'université de Copenhague dans la chaire de physique
théorique tout juste créée. Il est nommé en 1920, directeur du tout nouvel Institut de la physique théorique dont il
est le fondateur. Cet établissement prendra le nom de Niels Bohr
Institutet en 1965. Pendant les années 1920, il complète sa théorie,
parvenant à établir une relation étroite entre le tableau de Mendeleïev et la structure
électronique des atomes. Il reçoit le prix Nobel de physique en 1922 « pour ses études de la structure des atomeset des radiations qui
en proviennent1 ».
Bohr est aussi à
l'origine du principe de complémentarité : des
objets peuvent être analysés séparément et chaque analyse fera conclure à des
propriétés contraires. Par exemple, les physiciens pensent que la lumière est
à la fois une onde et
un faisceau de particules, les photons. Cette idée a aussi
inspiré son blason, dans lequel le symbole du taijitu (ou yin et yang)
est utilisé avec un motto latin Contraria sunt complementa (les contraires sont
complémentaires).
Parmi les plus
célèbres étudiants de Bohr qui fréquentent son institut de physique, on peut
citer Werner Heisenberg qui devient responsable
d'un projet de bombe atomique
allemande durant la Seconde Guerre mondiale et Wolfgang
Pauli.
En octobre 1927,
il rencontre pour la première fois Albert
Einstein au cours du cinquième congrès
Solvay avec qui il aura de très fréquents entretiens jusqu'en 1935.
Einstein défend le caractère provisoire de la théorie quantique, ne se
satisfaisant pas de cette dernière au niveau épistémologique. Bohr, au
contraire, considère qu'il s'agit d'une théorie achevée. Ces réflexions et
discussions sont l'une des sources de ses Écrits philosophiques, publiés
en quatre volumes (dont deux à titre posthume en 1963 et en 1998), dont l'une
des thématiques est l'utilisation du langage. Il travaille également sur le
principe de complémentarité en biologie.
Albert
Einstein et Niels Bohr en 1930 à l'occasion d'un Congrès
Solvay. (Photo de Paul Ehrenfest.)
Lors d'un débat,
Niels Bohr se disputait avec Albert
Einstein à propos de la réalité de la physique quantique. À un moment
donné Einstein, excédé, jeta à Niels Bohr : « Dieu ne joue pas aux
dés ! », ce à quoi Bohr répondit : « Qui êtes-vous
Einstein, pour dire à Dieu ce qu'il doit faire ! ». Cet échange est
devenu célèbre par la suite.
À la fin des
années 1930, ses recherches s'orientent vers le noyau atomique pour lequel il
propose le modèle, dit « de la goutte » où l'ensemble des particules
constitutives de ce dernier reste fortement lié, ne permettant que des interactions
globales avec l'extérieur.
En 1943, Bohr
s'échappe du Danemark occupé vers les États-Unis – via la Suède puis Londres un
chasseur-bombardier Mosquito vient le chercher clandestinement– et
travaille au Laboratoire national de Los Alamos dans
le cadre du projet Manhattan.
Après la guerre,
il rentre à Copenhague et milite pour une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, en particulier avec la
création du Laboratoire national Risø en 1956,
ce qui lui vaut d'être lauréat de l'Atoms for Peace Award en 1957. Il
participe également à la formation du Centre européen pour la
recherche nucléaire (CERN) et son institut de Copenhague héberge sa
section théorique dans un premier temps.
Il meurt à Copenhague le
18 novembre 1962 et sa sépulture se trouve au parc-cimetière Assistens.
L'élément bohrium (numéro
atomique 107) a été nommé en son honneur.
Une légende
urbaine attribue à Niels Bohr une anecdote concernant la mesure de la
hauteur d'un bâtiment à l'aide d'un baromètre.
Cette histoire aurait été écrite dans le Reader's
Digest en 1958, et se serait transformée au fil du temps en une
anecdote supposée réelle et attribuée à Niels Bohr. On peut se
demander si le recours à cette personne célèbre n'est pas une manière de
transformer une anecdote amusante en un pamphlet contre
la « rigidité de l'enseignement scolaire » opposée à la « créativité ».
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