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Les oculaires : des outils pour grossir


En général livrés à raison d’un ou deux par instrument, les oculaires sont la clé du grossissement ; pour bien les utiliser, il faut savoir calculer ce dernier. Le grossissement donné par un oculaire est obtenu en divisant la focale de l’instrument par la focale de l’oculaire, indiquée sur l’oculaire. Ainsi, un télescope de 900 mm de focale donne, avec un oculaire de 20 mm, un grossissement de 900 divisé par 20, soit 45 fois. Le même instrument grossit 90 fois avec un oculaire de 10 mm.

Plutôt que de parler de grossissement au sens strict du terme, il est préférable de le pondérer en l’associant au diamètre : on parle d’un grossissement de D x 2, par exemple, qui indique un grossissement de 120 fois pour un instrument de 60 mm de diamètre, ou de 300 fois pour un instrument de 150 mm de diamètre. Ainsi, le ciel profond est le plus souvent observé dans de bonnes conditions avec un grossissement de D/3 ou D/4, c’est-à-dire de 50 à 66 fois pour un télescope de 200 mm. Au planétaire correspondent des grossissements de 1,2 à 1,5 fois le diamètre, exceptionnellement un peu plus, si le ciel est pur et stable.


Le grossissement maximal théorique, correspondant à 2 ou 2,5 fois le diamètre, est à réserver aux observations d’étoiles doubles pour qu’elles soient vues comme deux points distincts et non comme une seule et même étoile. En effet, un tel grossissement n’amène aucun détail supplémentaire aux planètes et complique considérablement l’observation, puisque la moindre vibration ou turbulence atmosphérique fait littéralement « danser » l’image. Selon sa qualité, un oculaire offre un champ de vision plus ou moins large, et cela sans corrélation avec le grossissement. Un grand champ permet de faire mieux ressortir un objet peu lumineux sur un fond de ciel noir, mais aussi de pointer et garder plus facilement dans l’oculaire un astre qui se déplace.

Si le grossissement amène au départ de nouveaux détails, grossir trop rend l’image très instable sans dévoiler de nouveaux éléments.

Plus le nombre de lentilles est important et plus l’oculaire est potentiellement doté d’un champ de vision confortable. S’il n’en comporte que deux (on le reconnaît aux lettres H, SR, ou F indiquées sur le côté), c’est signe que le fabricant a cherché l’économie. De tels oculaires sont facilement repérables au premier coup d’oeil par leur diamètre : il est souvent de 24,5 mm (comme l’oculaire couché, à gauche, dans la photo ci-dessous), au lieu des 31,75 mm habituels (coulant américain). Mais ce diamètre reste un indice, non une preuve : quelques vieux oculaires de bonne qualité étaient fabriqués en 24,5 mm et de plus en plus de constructeurs utilisent le 31,75 mm pour des oculaires de piètre qualité.

Avec un oculaire à deux lentilles, votre champ de vision est limité à moins de 40° (souvent 35°), ce qui rend toute observation périlleuse tant il est difficile de garder un objet dans le champ de vision. Les oculaires fournis avec un instrument neuf doivent donc comporter au moins trois lentilles. Ils présentent alors un champ de vision de 40 à 45°. Pour repérer de tels oculaires, cherchez sur le côté : vous devez y lire K, SMA ou MA, selon les fabricants, lettres qui correspondent à la formule optique employée pour la fabrication de l’oculaire.

Le type d’oculaire joue sur le champ de vision.

S’ils comportent quatre lentilles (cherchez l’indication P, Plössl ou Super Plössl), outre l’indice d’une qualité soignée, vous aurez l’assurance d’un champ de vision de 50 à 55°, synonyme de confort visuel. Au-delà, les prix s’envolent vite. Il n’est pas rare de devoir dépenser plus de cent euros pour un oculaire à grand champ, alors qu’un oculaire à quatre lentilles se trouve facilement à moins de 50 €. Les oculaires fournissant un champ de 65 à 85° offrent malgré tout un confort qui justifie leur coût. On ne les trouve toutefois que vendus séparément et leur achat se fera sans doute un peu plus tard, lorsque vous serez familiarisé avec l’observation.



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